Visa n° 386
Durée : 253 minutes
© 1971 Les Films 13

Nouvelle version, longue et sonore, du film Napoléon.

Les Films 13 ont cédé les droits qu’ils détenaient sur toutes les versions du Napoléon d’Abel Gance à l’État français, le mercredi 3 mai 1989. Ils sont aujourd’hui gérés par la Cinémathèque française.

Réalisé par : Abel Gance.

Avec : Albert Dieudonné, Abel Gance, Antonin Artaud, Alexandre Koubitzky et Edmond van Daele.

Note d’intention : « Tout a commencé par un coup de fil de François Truffaut me proposant de produire le Napoléon d’Abel Gance… Sur le moment, je me demande de quoi il parle. À ma connaissance, ce film a déjà été produit et tourné… et il est sorti depuis plus de quarante ans ! Truffaut s’explique : Abel Gance était en face de lui. Il voulait réaliser une version sonore de son film, mais aussi rajouter des scènes. C’est un projet si ambitieux que Truffaut a pensé que j’étais le seul à pouvoir l’entreprendre. C’est un honneur ! J’invite donc Abel Gance à venir me voir.
Abel Gance me stupéfie. Il passe deux heures à me raconter chaque scène de son film – comme si je ne l’avais jamais vu – jouant tous les rôles avec l’enthousiasme d’un jeune metteur en scène cherchant à convaincre un producteur de l’aider à faire son premier film. Or il avait plus de quatre-vingts ans. Comment dire non à ce visionnaire génial ?
Bientôt l’immeuble des Films 13 est investi par les armées Napoléoniennes. On rejoue, pour les besoins de la postsynchronisation, la totalité du film (qui dure 4h30). Au sous-sol, où l’on est en train de construire la future salle de projection du Club 13, je fais interrompre les travaux pour transformer le chantier en studio de cinéma. C’est là qu’Abel Gance tourne les scènes d’intérieur qu’il a rajouté à son film. Celui-ci, dans sa nouvelle version sonorisée et (encore) plus longue, s’intitule désormais : Bonaparte et la Révolution. C’est avec ce film – et avec Le voyou que je viens d’achever – que j’inaugure ma salle de projection une fois terminée.
Le Napoléon d’Abel Gance, dans cette ultime version, revue par le maître lui-même, ne peut pas rester la propriété d’un seul individu. J’ai la conviction que ce trésor de notre patrimoine cinématographique doit revenir à la communauté. Quelques années plus tard, j’en ferai don à la Cinémathèque. » Claude Lelouch